Fannie Pelletier, une CPA qui compte 20 ans d’expérience à la tête d’une PME, est aujourd’hui conseillère en stratégie d’affaires. Son message aux petites et moyennes entreprises est clair : adopter le cadre ESG n’est pas qu’une bonne idée, c’est une stratégie gagnante.
En effet, non seulement l’ESG permet de répondre aux attentes croissantes des client·es, des employé·es et autres parties prenantes, il ouvre aussi la porte à de nouvelles opportunités, en transformant les défis liés aux impératifs de développement durable en avantages concurrentiels.
L’ESG : une nouvelle vision de la performance
L’acronyme ESG, qui désigne les mots Environnement, Social et Gouvernance, renvoie à un cadre qui repose sur le développement durable, tel que défini par l’ONU : « Répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »
L’ESG pousse les entreprises à gérer leur impact environnemental et social, tout en bâtissant une gouvernance éthique et transparente. Pour les PME, cela signifie évaluer leurs pratiques et les adapter, avec un objectif précis : afficher une performance qui dépasse la simple rentabilité financière.
Ce cadre ouvre une nouvelle voie et facilite l’action. En prenant en compte les critères ESG, les entreprises se donnent les moyens de mieux gérer les risques, de saisir des opportunités et de renforcer leur résilience. Une PME qui s’engage dans l’ESG envoie un message fort : elle souhaite croître tout en restant fidèle à des valeurs humaines et durables.
Pourquoi adopter une démarche ESG ? Les avantages concrets
Mais au-delà des principes, aussi louables soient-ils, existe-t-il des avantages pour une PME à s’engager dans cette direction ? Pour Fannie Pelletier, poser la question, c’est y répondre. Voici quelques exemples :
Attraction des talents et fidélisation. Les jeunes générations attachent de l’importance aux valeurs de leurs employeurs. Une PME engagée attire et retient plus facilement les talents, réduisant les coûts liés au roulement du personnel.
Améliorer la réputation. Intégrer l’ESG renforce l’image de marque. Cela devient un avantage concurrentiel, en particulier auprès d’une clientèle soucieuse de l’éthique et de l’impact écologique.
Réduction des coûts. L’ESG encourage une meilleure gestion des ressources. Réduire sa consommation d’énergie ou utiliser des matériaux recyclés limite les coûts à long terme.
Répondre aux réglementations. Les lois sont de plus en plus strictes envers les pratiques respectueuses de l’environnement et de la société. S’engager dans l’ESG, c’est anticiper ces exigences et éviter des amendes ou des sanctions.
Accès à de nouveaux marchés. Une PME ESG peut attirer une clientèle plus large, notamment des entreprises et des consommateurs et consommatrices qui privilégient des partenaires responsables.
Exemples d’initiatives ESG pour les PME
Pour les PME, adopter l’ESG ne signifie pas revoir tout son modèle d’affaires d’un coup. Voici quelques actions concrètes, adaptées aux ressources souvent limitées des petites entreprises :
- Environnement : mesurer et réduire son empreinte carbone, favoriser l’économie circulaire (par exemple, en recyclant les matières premières) et adopter des pratiques d’efficacité énergétique.
- Social : promouvoir la diversité, garantir des conditions de travail équitables et soutenir des initiatives locales. Ces actions accessibles renforcent la culture d’entreprise et les liens communautaires.
- Gouvernance : se doter d’objectifs mesurables en vue de gérer les impacts sociaux et environnementaux, mettre en place une gouvernance imputable de ces questions ainsi que des politiques et lignes directrices.
Chaque initiative peut sembler petite, mais leur combinaison transforme l’entreprise et son image. Elles permettent à une PME de se distinguer dans un marché de plus en plus attentif aux pratiques durables.
Comment prioriser les initiatives ESG
Comme leurs ressources sont limitées (temps, énergie, personnel, argent), les PME doivent être stratégiques dans le choix de leurs initiatives ESG : elles ne peuvent tout faire et risquent de s’égarer si elles ne priorisent pas.
L’essentiel est de concentrer les efforts là où l’impact sera le plus grand. Voici les étapes clés :
- Analyse du contexte : identifier les enjeux propres à l’entreprise. Chaque PME a des défis uniques ; cette étape permet de personnaliser les priorités ESG.
- Identification des enjeux : créer une première liste d’objectifs en utilisant des outils comme la grille de matérialité SASB et le questionnaire BCorp ou en consultant des rapports d’entreprises similaires.
- Engagement des parties prenantes : comprendre les attentes des employé·es, client·es et autres partenaires par le biais de sondages ou de discussions pour aligner les priorités sur les besoins de chacun·e.
- Priorisation : Hiérarchiser les enjeux en fonction de leur importance et des ressources disponibles. Une PME doit souvent choisir ses batailles : se concentrer sur des initiatives à fort impact maximise le retour sur investissement.
En suivant ces étapes, les PME optimisent leur démarche ESG en alignant leur stratégie sur les attentes de leurs parties prenantes et en priorisant les actions concrètes.
L’avenir est ESG
L’ESG est plus qu’une obligation ou une tendance – c’est une opportunité stratégique pour les PME. En adoptant ces principes, les petites entreprises renforcent leur résilience, attirent une nouvelle clientèle, fidélisent leurs talents et s’ouvrent à de nouveaux marchés. L’ESG permet aux PME de se positionner en acteurs responsables et compétitifs dans un monde qui doit se transformer.
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