Hibiscus, gingembre, rose ou baobab : Myriam Tieba réalise avec ses jus une sorte d’alchimie exotique en mélangeant des saveurs africaines à des produits d’ici, sur fond de recettes traditionnelles provenant de son pays d’origine. Portrait d’une entrepreneure inspirante, au parcours courageux, à l’enthousiasme contagieux.
Son pays d’origine, c’est la Côte-d’Ivoire, en Afrique de l’Ouest.
Myriam Tieba a 18 ans quand elle s’embarque seule pour un périple qui l’amènera dans la région d’Ottawa, où elle fera un baccalauréat en biotechnologie. « Mes parents ont fait d’énormes sacrifices pour que je puisse étudier au Canada. Énormes. Il n’était pas question que je les déçoive. »
Les décevoir? Leur fille, qui a dû apprendre l’anglais (elle parlait déjà le français, langue officielle de la Côte-d’Ivoire), a un parcours universitaire sans faute. « J’avais d’excellentes notes », avoue-t-elle candidement.
Et après les études, c’est la vie professionnelle qui commence : Conseil national de recherches Canada, Laboratoires ITR, Institut national de santé publique du Québec, sa carrière est lancée, et brillamment. Elle fait de la recherche et travaille en laboratoire, elle adore, et ses parents sont évidemment très fiers.
Mais l’appel de l’entrepreneuriat résonne en elle.
« J’étais seule ici, toute ma famille était restée en Côte-d’Ivoire. Alors j’invitais des amis à la maison et je leur servais des jus traditionnels de mon pays. C’était chaque fois un énorme succès. »
Il n’en fallait pas plus pour l’entrepreneure dans l’âme, son idée de produit était trouvée : elle allait commercialiser les jus de son enfance.
La pandémie allait lui offrir l’occasion de concrétiser son idée. Comme elle travaillait de la maison, il lui était plus facile de conjuguer ses obligations professionnelles (elle s’est toujours fait un point d’honneur d’être une excellente employée) à ses expérimentations : combiner les bons ingrédients, trouver le bon dosage, développer les meilleures techniques.
Elle participe à des festivals et autres événements où l’on découvre ses jus : l’originalité, la fraîcheur et l’audace dans le mélange des saveurs séduisent à tout coup.
Puis c’est le grand jour : au bout de quelques années d’essais-erreurs, d’expériences et d’ajustements, Boissons Brut est officiellement lancée en octobre 2022.
Un heureux métissage entre l’Afrique et le Québec
Les jus de Boissons Brut sont le fruit du mariage entre deux continents, deux cultures, deux climats. Myriam Tieba mélange le gingembre et la lime (jus qui porte le nom de Gnamakoudji), l’hibiscus et la rose (Bissap), et le baobab, le kiwi et l’ananas (Baobab) pour faire des mocktails (cocktails sans alcool) aussi surprenants que vivifiants.
« Je veux que mes jus soient aussi bons au goût que possible, mais aussi qu’ils soient excellents pour la santé physique et mentale. »
Mission réussie: ses jus contiennent 5 grammes ou moins de sucre par bouteille, ils sont créés avec des produits 100% naturels et contiennent des antioxydants. Tous les fruits, plantes et racines utilisés sont choisis pour leurs bienfaits. Bref, ici aussi une autre union, cette fois entre le goût et la santé.
Pour l’heure, les jus Boissons Brut sont vendus en ligne (boissonsbrut.com) et distribués dans quelques épiceries des Laurentides. Ils sont disponibles en format de 200 ml. On peut les boire nature ou s’en servir dans des mélanges.
Mais les choses ne s’arrêteront pas là.
« Nous sommes en discussion avec de gros distributeurs pour rendre nos produits disponibles un peu partout au Québec, et même ailleurs au Canada. Et j’ai plein d’autres recettes en tête. Je vois loin, je vois grand! », lance avec conviction la jeune femme.
« Avoir un fort impact social, c’est fondamental à mes yeux »
Certes, Boissons Brut doit être rentable, cela va de soi. Mais pour Myriam Tieba, le succès ne se mesure pas qu’en chiffres. « Si je pouvais changer le monde d’un coup de baguette magique, j’éradiquerais la famine, j’arrêterais les guerres, je guérirais tous les malades. »
Très consciente des enjeux mondiaux, elle veut contribuer à l’adoption d’habitudes de vie plus saines et durables. « J’ai deux enfants. Il est essentiel que tout le monde fasse sa part pour laisser aux générations futures un monde meilleur. »
Boissons Brut est l’une des 12 entreprises participantes au parcours Croissance d’impact d’Evol, qui « permet aux entrepreneur·e·s de développer leurs connaissances et habiletés en matière de développement durable, d’intégrer des pratiques durables et écoresponsables ou de poursuivre leurs actions en ce sens, d’augmenter leur rentabilité d’entreprise en plus d’obtenir l’accompagnement d’experts ».
Croissance d’impact est animé par Maillon Vert, un groupe de consultants en développement durable.
Dans un avenir proche, madame Tieba souhaite s’investir personnellement dans le processus de transformation des déchets organiques de Boissons Brut, en collaboration avec l’écocentre de Saint-Janvier (secteur de Mirabel).
Et à moyen terme, elle aimerait mettre sur pied un projet de production de gaz naturels renouvelés (GNR) et de fertilisants, en fournissant 100 % des déchets organiques de son entreprise à une usine de biométhanisation.
Myriam Tieba parle tous les jours via Skype à sa mère, restée là-bas. « Malgré l’éloignement, elle est très heureuse pour moi. Et elle est très fière de sa fille, qui a mille projets en tête au Canada », conclut l’entrepreneure, dans un large sourire qui ne l’aura pas quitté de toute l’entrevue.
On comprend la mère d’être fière de sa fille.
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Grâce à l’engagement de précieux partenaires: Économie Québec, par l’entremise de son mandataire Investissement Québec, la Banque Nationale, la Banque de développement du Canada (BDC), le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction, Evol dispose d’une enveloppe d’envergure pour soutenir, par le biais de prêts conventionnels, des entreprises à propriété inclusive et diversifiée, générant des impacts sociaux et environnementaux positifs alignés sur les objectifs de développement durable de l’ONU (ODD).
