Qu’est-ce qui a poussé une jeune entrepreneure originaire du Lac-Saint-Jean à fonder un petit empire de cosmétiques biologiques plus verts que verts ? Un stage au Maroc, la découverte d’un produit exceptionnel (l’huile d’argan) et la conviction d’avoir trouvé sa voie en permettant à des communautés de femmes de gagner décemment leur vie. Mélissa Harvey, qui a fait du commerce équitable son fer de lance, nous raconte son parcours.
Depuis la fondation de son entreprise montréalaise, en 2006, Mélissa s’est fixé un objectif très clair : « Je veux mettre la science au service de l’humain en offrant une gamme de produits de beauté biologiques à la fois sains et efficaces. » Son arme secrète : l’huile d’argan, riche en polyphénols et en vitamine E, qui est originaire du Maroc. Là-bas, ce produit précieux, qu’on appelle l’or liquide, est extrait de la noix de l’arganier. Cet arbre séculaire, qui croît dans une immense forêt contribuant à lutter contre la désertification de la région, fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Destination Maroc
Après avoir entrepris une formation en commerce équitable à HEC, Mélissa, qui a 24 ans à l’époque, se fait offrir un stage de quelques mois au Maroc pour travailler auprès de coopératives. C’est là qu’elle découvre la communauté de femmes berbères productrices d’huile d’argan qui allait changer sa vie. « Lorsqu’elles m’ont surnommée Zorah — qui signifie éclatante en berbère — parce que, Mélissa, ça ne leur disait rien, elles m’ont aussi fourni le nom de mon entreprise ! »
Elle constate qu’en se regroupant en coopératives, ces femmes, pour la plupart veuves, divorcées, monoparentales, non scolarisées et sans emploi, ont trouvé non seulement un travail respectable, mais aussi le moyen de gagner leur autonomie. « C’est extraordinaire ! À l’époque, l’huile d’argan n’était pas vraiment connue au Québec, mais je leur ai expliqué que j’aimais leur mission, que j’étais une bonne vendeuse et que j’allais leur acheter toute leur production. Je ne savais pas vraiment dans quoi je m’embarquais, mais je savais que je voulais les encourager et les aider à envoyer leurs enfants à l’école afin qu’ils puissent s’instruire. »
Le commerce équitable, levier de changement
Quinze ans plus tard, l’entreprise cofondée avec son conjoint, Richard Morin, a prospéré au point de devenir une véritable référence dans le domaine des cosmétiques naturels. Mélissa Harvey travaille toujours avec ce même groupe de femmes, mais, croissance oblige, elle collabore aussi avec plusieurs autres coopératives. « Nous sommes passés de 70 femmes berbères à 2 500 ! Chaque année, nous allons à leur rencontre avec des clients et des consommateurs pour leur faire comprendre ce que ça représente vraiment, le commerce équitable. »
Chez Zorah Biocosmétiques, ça se traduit par la plantation annuelle d’arganiers et, surtout, par le versement de salaires équitables permettant à ces femmes de subvenir à leurs besoins et de réaliser leurs rêves. C’est ainsi que l’entreprise répond à plusieurs objectifs de développement durable de l’ONU, notamment en faisant la promotion de l’égalité entre les sexes et en offrant un travail décent qui favorise la croissance économique.
La trajectoire du succès
Mélissa ne se contente pas de savourer son succès. Son ambition est de changer l’industrie des cosmétiques et de la rendre plus verte en prêchant par l’exemple. La pandémie n’a pas freiné ses ambitions. « Nous avons décidé que la COVID n’existait pas pour nous et qu’elle ne nous empêcherait pas d’aller de l’avant avec tous nos projets. Notre but, c’est de devenir une entreprise zéro déchet et de développer des projets ultra novateurs. Alors, on fonce ! » Quelques exemples : Zorah Biocosmétiques vient de lancer une nouvelle gamme de soins, négocie en ce moment un ambitieux plan de distribution pancanadienne et poursuit des projets de développement du côté des États-Unis et de l’Europe. Rien de moins !
Retour aux sources
En offrant des produits de qualité à sa clientèle, en redonnant aux communautés de femmes par le biais de son entreprise, Mélissa Harvey rend hommage à celles qui ont marqué sa vie. « Ma mère et mes grand-mères ont toujours été là pour moi. Ma grand-mère Léa, par exemple, a payé mes études et m’a poussée à les terminer. Ce sont aussi de beaux modèles de femmes écoresponsables. Depuis mon enfance, je les vois recycler des objets, les transformer et en faire des œuvres d’art pour aider leur communauté, leurs enfants et leurs petits-enfants. C’est magnifique ! » Dans le cas de Mélissa Harvey, on peut le constater, le fruit n’est pas tombé loin de l’arbre.
Pour info : zorahbiocosmétiques.com
Des ambassadrices inspirantes
Pour maximiser la force de l’impact de sa campagne, Evol s’entoure de quatre ambassadrices exceptionnelles, dont les entreprises répondent à plusieurs objectifs de développement durable de l’ONU : Marie-Josée Richer, cofondatrice de Prana (consommation et production responsable) ; Cadleen Désir, fondatrice de Déclic (éducation de qualité) ; Dorothy Rhau, fondatrice d’Audace au féminin (réduction des inégalités) ; et, enfin, Mélissa Harvey, fondatrice de Zorah Biocosmétiques (travail décent et croissance économique).
Pour en savoir plus sur ces femmes aussi motivantes qu’inspirantes, nous vous invitons à les découvrir sur notre blogue – ou en écoutant nos balados animés par Sévrine Labelle, PDG d’Evol. C’est un rendez-vous !