Dès son plus jeune âge, Chloé Roy ressent le besoin de se connecter à la nature. Originaire de Montréal, elle croyait rêver lorsque son père décide de s’installer à la campagne en prenant possession d’une ferme avec sa conjointe.

« Quand je quittais la ferme pour retourner en ville et aller à l’école, je remplissais un petit sac avec du foin provenant de la grange. C’était ma façon de rester à la ferme, même en ville », raconte Chloé.

Chloé grandit, s’établit dans les Cantons-de-l’Est avec son conjoint, voyage beaucoup et fonde une famille de 3 enfants. La vie suit son cours.

« Après ma séparation avec le père de mes enfants, je cherchais un sens à ma vie. C’est là que j’ai recroisé la famille de Jean-Marie Fortier et Maude-Hélène Desroches (Les jardins de la grelinette) et il y a eu un déclic. Je voulais ce mode de vie là ! »

À ce moment, Chloé offre de travailler pour eux afin d’en apprendre davantage sur l’agriculture et sur leurs pratiques distinctives. Cette aventure durera deux ans.

De nature curieuse, exploratrice et autodidacte, elle lit beaucoup sur le sujet et suit des sommités du domaine sur les médias sociaux pour apprendre auprès d’eux. 

Ses recherches l’amènent à découvrir l’univers de la fleur coupée, dont près de 80 % de cette marchandise est importée au Québec. Elle constate que pour assurer la qualité du produit à son arrivée ainsi que sa durabilité chez le client, plusieurs intrants chimiques sont utilisés.

C’est là qu’elle décide de fonder sa propre ferme florale écologique! 

« On veut rester au niveau local et produire à petite échelle afin de conserver nos méthodes écologiques. »

— Chloé Roy

100 % construite et opérée par des femmes, la ferme située à Frelighsburg est cultivée sur 1,2 acre de terrain et aucun intrant chimique n’y est utilisé. Les fleurs sont actuellement distribuées localement (+/-100 km autour de la ferme) dans des épiceries de proximité (notamment chez Avril), dans des marchés fermiers, en vrac et par des abonnements.

En effet, il est possible de prendre un abonnement et de recevoir, via un point de chute, un bouquet de fleurs coupées toutes les 2 semaines. Et il est actuellement temps de s’abonner!

« On veut rester au niveau local et produire à petite échelle afin de conserver nos méthodes écologiques. On veut aussi garder le contact avec les clients, parce que c’est ça qui nourrit notre passion » déclare-t-elle.

En ce sens, l’entreprise désire conserver son orientation actuelle en ce qui concerne ses espaces dédiés à l’agriculture et développer des projets connexes (ventes de semences et bulbes, programmes de formations, etc.).

« On souhaite aider les gens à se connecter à la nature et à la fragilité des écosystèmes. On doit les conscientiser si on veut voir des changements. Le monde de l’agriculture doit aussi innover et trouver des alternatives plus écologiques pour le bien de tous. On se donne comme mission de participer à cet éveil de conscience », ajoute-t-elle. 



L’entrepreneure apprécie aussi la saisonnalité de l’entreprise, ce qui lui laisse du temps pour réfléchir et planifier durant l’hiver. « Je trouve ce pas de recul vraiment bénéfique. II me permet de requestionner nos façons de travailler, d’expérimenter, d’innover et de penser autrement. Ça me permet aussi d’avoir un meilleur équilibre travail/famille », ajoute-t-elle.

L’entrepreneure a appris à avoir confiance en son intuition. « Tout est souvent plus simple qu’on le croit. On doit ouvrir nos œillets et baisser nos barrières. Ce n’est pas parce que tout le monde a toujours fait ça de cette façon qu’il n’y a pas une manière plus efficace de le faire », nous partage Chloé.

L’entreprise accorde aussi une grande importance au bien-être des employés et au travail en harmonie. « C’est une grande fierté pour moi que les employés saisonniers reviennent année après année », dit-elle. 

« On souhaite aider les gens à se connecter à la nature et à la fragilité des écosystèmes. »

— Chloé Roy

L’entreprise a d’ailleurs offert à toute l’équipe une formation sur la communication non violente (CNV). « La communication, c’est toujours un défi et je tiens à ce que tout le monde puisse s’exprimer et se comprendre dans l’harmonie. C’est vraiment important », ajoute-t-elle.

Associée depuis maintenant 4 ans avec une amie d’enfance, Raphaëlle Noirjean, Chloé y voit à la fois un grand avantage et un défi. « Je suis très reconnaissante d’avoir trouvé quelqu’un qui me complète au niveau de mes forces et faiblesses. C’est, selon moi, la clé du succès d’une association d’affaires. Il faut apprendre à déléguer, faire confiance et lâcher prise sur certains éléments de l’entreprise », mentionne Chloé.

Aujourd’hui, la copropriétaire de l’entreprise Floramama ressent une grande fierté face au chemin parcouru. « Mon plus grand apprentissage, c’est le travail d’équipe. J’ai compris qu’on va plus loin ensemble. »

Pour en découvrir davantage sur l’entreprise : floramama.ca