Comme nombre d’entrepreneur·e·s d’aujourd’hui, vous désirez ajouter votre pierre à l’édifice de la protection environnementale et de la justice sociale. Toutefois, vous êtes bien en peine de savoir par où et par quoi débuter. Étant donné la panoplie de pratiques éthiques et écoresponsables existantes, il est possible que vous ignoriez quels changements apporter sans devoir investir des quantités considérables de temps et d’argent. Avant de suivre les gestes écologiques en vogue, qui, bien que louables, ne correspondent pas nécessairement à vos réelles préoccupations, à celles de votre main-d’œuvre, de votre clientèle ou de votre secteur d’activités, nous vous suggérons de considérer ces 4 pistes de réflexion.
Concevoir l’entrepreneuriat comme un vecteur de changement
Pour Jean Martel, conseiller en développement durable chez Evol, l’entrepreneuriat d’impact implique en premier lieu un changement de paradigme : « Il faut sortir de l’idée du profit à tout prix, parce qu’“à tout prix” signifie au détriment de tout sauf du rendement économique et c’est ce qui a été fait durant les 300 dernières années. L’entreprise usuelle en croissance de marché ne peut plus demeurer compétitive si elle n’intègre pas le développement durable à son plan d’affaires. »
Le conseiller en développement durable invite les entrepreneur·e·s à se concentrer sur leurs valeurs personnelles et à voir l’entrepreneuriat comme un outil pour contribuer à la lutte et à l’adaptation aux changements climatiques. « Pourquoi vous lancez-vous en affaires ? Quels en seront les conséquences et les impacts positifs ? Que voulez-vous améliorer dans le monde ? Par exemple, pour un individu ce sera le bien-être animal, pour un autre ce sera la réduction du continent de plastique du Pacifique Nord. Cela varie en fonction de la sensibilité des gens et du secteur d’activités. L’essentiel, c’est d’avoir un projet qui vous passionne », explique-t-il.
Bien cerner le problème avant d’envisager la solution
Si vous êtes en prédémarrage ou en démarrage, il est encore temps d’ajuster la nature de vos activités en fonction du problème que vous souhaitez régler. Pour ce faire, il existe de nombreuses méthodes facilitant la réflexion, comme l’outil de gestion conçu par Daniela Papi-Thornton, détentrice d’un MBA de l’Université d’Oxford, intitulé en anglais l’Impact Gaps Canvas. Il se trouve gratuitement en ligne et permet d’exercer sa pensée critique au sujet de la problématique à résoudre.
Pour les PME déjà en activité, comme dans le cas d’un repreneuriat, Jean Martel suggère de procéder à un autodiagnostic. Ainsi, il propose d’observer les processus en place : « Regardez votre réalité, vos opérations courantes, puis intéressez-vous à ce qui se passe derrière cette réalité afin de construire votre plan d’action innovant. »
Aligner sa mission, sa vision et ses valeurs sur ses objectifs
La mission, la vision et les valeurs d’une entreprise ne devraient pas se limiter à un rôle ornemental sur un site Web, mais plutôt être incarnées au quotidien et servir de boussole pour orienter la prise de décisions stratégiques. En entrepreneuriat d’impact, il est d’autant plus important d’inscrire les objectifs environnementaux ou sociaux au cœur même de l’ADN de l’entreprise.
Jean abonde dans ce sens : « Vous devez d’abord savoir où vous allez et ensuite, par quels moyens. En vous projetant dans 6 mois ou dans quelques années, établissez votre vision. C’est après, à rebours, que vous pourrez déterminer vos actions et établir des échéanciers. » Dès lors, ce triptyque vous guide non seulement dans votre travail, mais aussi dans le choix des gens avec qui vous collaborez. Le conseiller ajoute que « c’est également utile lorsque des opportunités se présentent et que vous devez réfléchir aux directions que vous allez prendre vers l’avenir. Vous allez faire des politiques, des plans de formations et même choisir des partenariats en fonction de votre cible ».
Même lors d’une acquisition d’entreprise, Jean invite à revisiter la mission, la vision et les valeurs en fonction des objectifs de développement durable. Il conserve « le même leitmotiv : sens, stratégie, succès. Si vous n’avez pas déterminé le sens, vous ne pouvez pas avoir de stratégie et sans stratégie, c’est difficile d’obtenir du succès ».
Se faire accompagner par des spécialistes
Bien que la lecture sur le sujet soit primordiale, elle ne remplacera jamais l’accompagnement personnalisé que peut fournir un·e expert·e. À cet égard, Jean rappelle l’importance d’être bien entouré·e lorsque vous vous lancez dans l’entrepreneuriat d’impact.
« Pour les entrepreneur·e·s qui veulent faire une différence, Evol est une porte d’entrée privilégiée pour obtenir du financement-accompagné. Être accompagné permet de discuter, de s’ouvrir, de ne plus rester seul·e. L’une des clés du succès entrepreneurial c’est la collaboration », indique Jean.
Jean rappelle que l’organisation Evol a elle-même amorcé une grande transformation et compte désormais au sein de son équipe des personnes-ressources dédiées au développement durable. Qui plus est, comme la grille d’analyse du taux d’intérêt comprend la notion d’écoresponsabilité, cela signifie que l’entrepreneur·e qui progresse vers ses objectifs de développement durable et dont l’entreprise est en santé a des chances de voir le taux d’intérêt de son prêt baisser au fil du temps.
Parcours Croissance d’impact
À compter de novembre, le parcours Croissance d’impact offert en partenariat avec Desjardins donnera la chance à une douzaine d’entrepreneur·e·s de bénéficier d’un accompagnement personnalisé durant un an afin de propulser une initiative de développement durable dans leur PME.
Coordonnatrice des projets d’accompagnement, formations et événements chez Evol, Patricia Corriveau explique : « Pour les entrepreneur·e·s sélectionné·e·s, une formation échelonnée sur un an est offerte en collaboration avec Maillon Vert et se compose d’ateliers, des rencontres de codéveloppement et des rencontres individuelles. Chaque entrepreneur·e devra implanter une initiative de développement durable dans le but de connaître une croissance et d’accroître son impact. » Au terme du parcours, l’entrepreneur·e prendra la pleine mesure du chemin parcouru en comparant l’état initial de sa PME à celui 12 mois plus tard.
À qui s’adresse le parcours croissance d’impact ? « Aux entrepreneur·e·s qui ont la volonté de changer les choses bien au-delà des services et des produits qu’ils offrent et qui ont besoin d’être accompagnés pour faire les choses correctement », résume Patricia.
Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Desjardins ayant pour objectif la création des Parcours Essence-repreneur·e·s et Croissance d’impact, une initiative d’accompagnement qui permet à de jeunes entrepreneur·e·s de faire progresser leur projet de repreneuriat et de croissance d’impact par l’entremise de parcours innovants. Pour en connaître davantage sur cette initiative:
