Repreneuriat : la communication, clé d’une rétention des talents et d’un transfert de connaissances réussi

Au-delà des considérations financières, légales ou fiscales de l’acquisition ou de la vente d’une entreprise, une transition harmonieuse repose également sur une rétention des talents et une transmission adéquate du patrimoine immatériel de l’organisation, c’est-à-dire des connaissances, des pratiques et de la culture qui lui sont propres. Pour ce faire, il est impératif d’établir dès le départ une excellente communication avec les individus liés à l’entreprise, notamment le personnel et les cadres en poste.

Loin de se résumer à une transaction financière, les différentes étapes d’un transfert d’entreprise s’échelonnent généralement sur 2 à 5 ans. Durant cette période, les deux parties établissent un plan de transition qui devrait prendre en considération les dimensions humaines et culturelles de l’organisation.

La communication 

Pierre angulaire d’une transition réussie sur le plan relationnel, une communication authentique, claire et cohérente est cruciale pour donner l’occasion à toutes les parties prenantes d’être entendues, de tisser des liens de confiance et de renforcer la collaboration et la mobilisation au sein des équipes en place. C’est aussi l’occasion de jeter les bases du style de leadership qui sera exercé par le repreneur ou la repreneuse lorsque la transition du pouvoir sera en vigueur. En effet, le repreneur ou la repreneuse gagne à démontrer dès les premiers contacts qu’il ou elle sera un·e propriétaire digne de confiance qui porte attention à sa main-d’œuvre et à ses partenaires afin de générer un maximum de capital de sympathie

«Le véritable leader communique clairement et sans détour et assume ses décisions qu’elles soient bonnes ou moins bonnes. C’est dans ce contexte que le lien de confiance se tisse autant auprès de l’équipe d’employé·e·s que des partenaires de l’entreprise et tout particulièrement avec le partenaire financier qui s’est investi pour appuyer la réalisation du rêve d’une vie», mentionne Richard Quinn, directeur principal Transfert d’entreprises chez Desjardins.

Bien qu’une transition réussie devrait prévoir des actions de communication tant à l’interne qu’à l’externe, il ne faut pas perdre de vue que tout message relayé au sein même de l’organisation finit par se propager dans la communauté environnante et, donc, par parvenir aux oreilles de la clientèle. Ce phénomène tend à être amplifié lors de reprise de PME établies dans des localités où l’entrepreneur·e entretient des liens étroits avec la collectivité. 

La rétention des talents 

Le rachat d’une entreprise génère un lot d’incertitudes qui requiert la mise en place d’une gestion du changement minutieuse afin d’en limiter les répercussions négatives. Avant même que des modifications soient applicables, la simple perspective du départ d’un·e dirigeant·e respecté·e de même que les questionnements qu’elle soulève chez les employé·e·s et les cadres peuvent inciter des membres du personnel à quitter l’organisation. 

Dans cet ordre d’idées, une transmission adéquate de l’information permet tant aux cessionnaires qu’à la relève de traverser cette période de turbulences avec agilité en limitant les impacts négatifs sur la rentabilité de l’entreprise, la fidélité de la clientèle, la confiance des partenaires ou le moral des troupes. Il ne faut dès lors jamais sous-estimer l’incidence de certains gestes porteurs d’ouverture d’esprit, d’empathie, d’écoute et de respect sur la perception des gens du milieu. Ces interactions positives ont le pouvoir de contribuer à la réduction de la résistance au changement, à la prévention des frictions courantes lors de périodes d’incertitude et à la dissipation des rumeurs nuisibles à la réputation de l’organisation. 

Le transfert des connaissances

Élément non négligeable du patrimoine immatériel d’une organisation, les connaissances détenues par la tête dirigeante de l’entreprise, ainsi que ses vétéran·e·s doivent être précieusement conservées afin d’être léguées aux successeur·e·s et d’assurer la continuité dans la prestation de services, la production de biens, mais aussi la compréhension des rouages de l’entreprise facilitant ainsi la prise de décisions stratégiques. 

Traditionnellement, une distinction est opérée entre les connaissances explicites et les connaissances tacites. Les connaissances explicites peuvent aisément être mises à l’écrit dans des manuels d’employé·e·s, des procédures de fabrication ou tous autres supports tangibles, y compris des outils numériques. À l’inverse, les connaissances tacites peinent généralement à être exprimées par le langage puisqu’elles sont le fruit d’années d’expérience et d’un savoir-faire développé au fil du temps. Il est donc souhaitable de prévoir du temps et de la pratique pour espérer en transmettre un tant soit peu à la relève à l’aide de mentorat, de formations pratiques et d’expériences terrain lors de la période de transition ou en prévision du départ de certains expert·e·s. 

Desjardins a bien compris l’importance de la transmission des savoirs autant dans une approche théorique que pratique. C’est pourquoi l’organisation travaille de pair avec Evol afin d’offrir aux jeunes repreneur·e·s le Parcours Essence-repreneur·e·s, un programme unique conçu sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques des repreneurs et des repreneuses. Offert en collaboration avec Oria, ce parcours propose une combinaison de formation en groupe, de codéveloppement et d’accompagnement personnalisé est composé de modules thématiques pour maîtriser son essence, explorer son contexte repreneurial, créer de la valeur, manifester sa vision et évaluer ses impacts. 

« Le transfert de l’entreprise a l’effet d’un électrochoc qui fragilise l’entreprise car il s’opère simultanément, un changement de gestionnaire et de propriété, une augmentation de l’endettement et sur sortie d’équité pour payer le vendeur. En sus s’amorce la période de transition qui comporte son lot de défis au niveau humain, stratégique, organisationnel et financier. Dans ce contexte, il est essentiel pour la relève de réunir une équipe de professionnel·le·s pour l’appuyer dans ses décisions qui impacteront l’avenir de l’entreprise» partage Richard Quinn, directeur principal Transfert d’entreprises chez Desjardins.

Communiquer, conserver et transmettre

Bien que des facteurs externes au sein de l’écosystème puissent avoir des conséquences incontrôlables sur l’évolution de l’entreprise lors d’un repreneuriat, une excellente communication lors de cette période charnière de l’organisation réduit les risques de déperdition, ce qui a pour effet, à condition de mettre en place une politique de conservation et de transmission du savoir, de limiter les pertes de connaissances potentielles. Globalement, cela permet à la PME de continuer à croître dans un climat de travail sain pour l’ensemble de son personnel. 

Parce que le repreneuriat est une aventure stimulante qui comporte son lot de défis, tout nouveau chef ou toute nouvelle cheffe d’entreprise gagne à être pleinement outillé·e et bénéficier du support de professionnel·le·s chevronné·e·s. 


Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Desjardins ayant pour objectif la création des Parcours Essence-repreneur·e·s et Croissance d’impact, une initiative d’accompagnement qui permet à de jeunes entrepreneur·e·s de faire progresser leur projet de repreneuriat et de croissance d’impact par l’entremise de parcours innovants. Pour en connaître davantage sur cette initiative: