La planification stratégique: guide pratique pour s’y retrouver

La planification stratégique (PS) est souvent perçue comme une montagne, un processus lourd et complexe, dont on sait quand il commence, mais pas quand il finit, et qui se transformera en poussière sur une tablette. 

Pourtant, ça peut être un exercice immensément profitable et relativement simple si on a la bonne recette. 

Et cette recette, Éric Préville nous en donne justement les ingrédients. Diplômé en comptabilité de management, CPA, CMA et détenteur d’un MBA, il accompagne les entrepreneur·e·s dans les moments clés du développement de leur entreprise afin qu’ils ou elles puissent atteindre leurs objectifs stratégiques de croissance, de profitabilité ou de passation du flambeau.

Monsieur Préville veut vous convaincre d’entreprendre une réflexion stratégique, et il y parvient : il suffit de l’écouter 20 minutes pour vouloir se lancer corps et âme dans cette riche aventure.

Pourquoi une planification stratégique?

Selon une étude de la BDC, 70 % des entreprises qui réalisent une planification stratégique réussissent mieux. 

Avancer sans plan stratégique, c’est comme prendre la route sans GPS et sans destination. On avance, mais on ne va pas nécessairement dans la bonne direction. Et comme on ne sait pas où on va, on ne sait jamais quand on est rendu…

L’exercice de planification stratégique permet de déterminer les fondements de notre organisation : quels types de clients voulons-nous, quels produits et services offrir, notre proposition de valeur, modèle d’affaires et autres éléments fondamentaux sont-ils adéquats? 

Plus spécifiquement, Éric Préville distingue 6 raisons d’entreprendre une planification stratégique :

  1. prendre du recul et officialiser sa vision
  2. mieux connaître son écosystème
  3. déterminer des stratégies innovantes et performantes
  4. faire des choix éclairés d’allocation des ressources
  5. planifier, contrôler et rectifier en temps opportun
  6. donner un sens au quotidien de ses employé·e·s. 
Les étapes du processus

Avoir une vision claire du processus permet de démystifier les choses et de structurer la démarche. Pour Éric Préville, une planification stratégique comporte 6 étapes clés. 

1. La volonté. Sans elle, l’exercice est voué à l’échec. Si on entreprend une PS sans réelle volonté de briser le statu quo, mieux vaut s’abstenir : on n’engendrera que frustration, et il ne sortira rien de positif de la démarche. 

L’équipe de direction doit s’engager pleinement dans le processus et avoir le courage de poser des questions difficiles.

2. L’ADN organisationnel. Qui est l’organisation? Quelle est sa mission? La vision de ses dirigeants? Par quelles valeurs est-elle portée? 

Ces questions, d’autres encore, déterminent l’essence même d’une entreprise et doivent être clarifiées en début de processus, de même que la proposition de valeur, la responsabilité sociétale et l’ambition de l’organisation.

3. L’introspection. Pour savoir où on veut aller, mieux vaut savoir où on est. L’étape de l’introspection – une espèce de diagnostic – met au jour les forces et les faiblesses, révèle les opportunités et les menaces, et dévoile l’environnement politique, technologique et juridique. 

4. Les priorités. Le diagnostic permet de dégager des enjeux, des pistes d’amélioration, en un mot d’y voir plus clair. Vient le temps de décider à quoi on s’attaque en priorité, de définir les objectifs, d’établir les grandes orientations stratégiques. C’est une étape cruciale, évidemment.

5. Le modèle d’affaires. L’étape précédente a donné la direction, il faut ensuite s’assurer qu’on a le bon modèle d’affaires pour notre stratégie. Celui préconisé jusqu’à maintenant est-il toujours opportun pour la nouvelle orientation? Doit-il être ajusté, voire complètement repensé? 

Éric Préville recommande le Business Model Canvas, un outil aussi simple que puissant, qui permet de représenter sur une seule page les 9 composantes clés d’une entreprise et leur interaction. 

C’est aussi à cette étape qu’on passera en revue la valeur ajoutée de l’offre et la stratégie.

6. Responsabilité et suivi. Élaborer une stratégie, c’est bien beau, mais ce n’est rien sans la dernière étape : la qualité d’exécution.

Pour bien exécuter, il faut notamment deux choses :

  • un plan d’action, avec cibles, indicateurs et personnes responsables 
  • et un tableau de bord comportant indicateurs clés de performance (KPI) pour bien suivre l’évolution – rien de compliqué ici, mais il est crucial qu’il soit tenu à jour et régulièrement consulté.
Quelques conditions de succès

Le succès d’une planification stratégique se mesure dans le temps, à moyen terme. Certes, l’exercice en soi est le plus souvent très bénéfique à court terme (c’est une excellente occasion de faire du team building), mais c’est au bout de quelques mois, voire quelques années que l’aventure donne tous ses fruits. 

Pour cela, Éric Préville insiste, il faut passer à l’action. 

Ensuite, il faut s’assurer de dégager l’horaire des individus ayant des responsabilités clés dans la mise en œuvre de la PS. Si ces personnes sont toujours surchargées, elles ne pourront accorder le temps et l’énergie nécessaires à l’implantation des mesures. 

Il est également important d’aller chercher l’adhésion du groupe. Ici, la communication est fondamentale. Les employé.e.s doivent être partie prenante des changements, et pour ce faire ils et elles doivent connaître et partager la vision et les orientations de l’organisation.

Finalement, le plan d’action doit être revu périodiquement, une fois par année au moins, plus souvent si l’écosystème subit d’importantes mutations. Sommes-nous toujours dans la bonne direction? Avons-nous les bonnes personnes dans les bonnes chaises? Y a-t-il de nouvelles menaces que nous devons parer ou des opportunités que nous devrions saisir? 

On vit à une époque qui évolue extrêmement vite. Même si les PS embrassent normalement 3 à 5 ans, il faut régulièrement s’arrêter pour vérifier le cap. 

Faut-il être accompagné?

La plupart des organisations gagneront à être accompagnées par un facilitateur externe. Celui-ci ou celle-ci encadrera le processus et libérera du coup les gens à l’interne, qui pourront se consacrer à la réflexion et à l’élaboration des idées.

Mais avec ou sans aide extérieure, la planification stratégique demeure un super pouvoir pour les organisations. Et en suivant les étapes présentées par Éric Préville, ce qui apparaissait comme une montagne se révèle être une simple colline, qu’on gravit facilement, et au sommet de laquelle le point de vue offre une riche perspective sur la réalité. 


Ce présent article a été rédigé suite au visionnement du webinaire « S’attaquer à sa stratégie d’affaires en 20 minutes », animé par Éric Préville, CPA, CMA.

En partenariat avec l’Ordre des CPA du Québec, Evol a présenté une série de 4 webinaires sur des sujets relevant de la comptabilité et des finances d’une entreprise. C’est avec grand plaisir que nous vous invitons à regarder les enregistrements disponibles dans la section Boîte à outils de notre site Web.  Bonne écoute !